L'Aventure mondiale: un an volontaire au Nicaragua
Marie
Godard, 27 ans, est partie en septembre 2007 pour un an de Service
Volontaire Européen (SVE) au Nicaragua. Arrivée dans son projet,
elle n'avait pas seulement des difficultés avec la langue, mais
aussi avec le travail: elle, l'étudiante de sociologie,
devait travailler comme vétérinaire !
Mais lisez vous même, comment
elle a réussi à trouver sa place et ce qu'elle a appris sur le
Nicaragua, mais aussi sur elle-même...
Globules: Comment as-tu trouvé ce projet au Nicaragua ?
Marie Godard:
J'ai toujours eu envie de partir pour un an à l'étranger, c'est
seulement en août 2007 que j' ai trouvé quelque chose. Un ami m'a
demandé si j'avais envie de partir au Nicaragua, une fille s'est
désistée à la dernière minute, donc ils cherchaient un volontaire pour
la remplacer. Mais le projet devait commencer trois semaines après, il
fallait vite se décider.... j'ai réfléchit un jour et puis j' ai
accepté.
Globules: Quel était ton projet?
Marie Godard:
J'ai travaillé pour l'association nationale des paysans nicaraguayens
qui veulent améliorer le niveau de vie des paysans dans la région.
Quand je suis arrivée, on m' a dit qu'ils avaient besoin de
vétérinaires et d'agronomes. Moi, j'ai étudié la sociologie, j'étais
alors un peu perdue...la mise en route était vraiment difficile. J'ai proposé alors moi-même des projets, par exemple une enquête
sociologique sur les paysannes dans la région . En fait, le Nicaragua
est un pays très pauvre, l'agriculture est l'activité principale,
surtout dans la région où j' ai travaillé. Beaucoup des paysans
travaillent alors au Costa Rica dans le champs où ils gagnent avec leur
travail saisonnier le triple qu'au Nicaragua! Moi, j'ai interrogé les
femmes qui ont participé à cette migration économique vers le Costa
Rica, avec un questionnaire je suis allé chez elles et j' y suis restée
une semaine, comme ça je pouvais mieux connaître leur vie quotidienne.
Après deux jours j' ai fait une pause et je suis revenu à mon
association, où j' ai analysé mes résultats, fait des statistiques, des
tableaux...puis j'ai fait des propositions pour améliorer leur
situation. A côté de ça, j'ai animé des ateliers, par exemple, sur la
sexualité, ou j'ai publié une brochure sur la région rurale.
Globules: Comment as-tu appris la langue?
Marie Godard:
J'avais deux heures d'espagnol par semaine et j'ai beaucoup travaillé
la langue parce que dans le petit village au Nicaragua on ne parlait ni
le français ni l'anglais. Heureusement, le français et l'espagnol ont
beaucoup de choses en commun ! Après environ trois mois, mon espagnol
était si avancé que je pouvais commencer mon enquête sociologique et
d'autres projets.
Globules: Comment étaient tes conditions de logement, de repas etc. ?
Marie Godard:
Dans l'immeuble de mon association, j'ai partagé un appartement avec
trois autres volontaires européens, on avait une cuisine et une salle
de bains communes, vraiment du confort pour les conditions
nicaraguayennes !
Globules: Comment étaient les relations avec les Nicaraguayens ?
Marie Godard:
Ils ne font pas la différence entre l'Europe et les Etats-Unis, donc au
début, pour eux, j'étais juste la "Gringa" et ce n’est pas facile de
faire sa place dans un pays où le machisme est encore très présent. De
plus, les différences de niveaux de vie entre la France et le Nicaragua
peuvent créer des décalages mais petit à petit, j’ai rencontré de vrais amis.
Globules: Qu'est-que tu as appris sur le Nicaragua ?
Marie Godard:
Les gens au Nicaragua sont très pauvres, mais beaucoup plus chaleureux,
hospitaliers que nous. Même s'il y a seulement du riz, ils donnent tout
ce qu'ils ont. J'ai visité aussi Managua, la capitale, et Granada, une
ville du temps colonial, où j'ai remarqué qu'il y a aussi un
Nicaragua riche. Mais on peut seulement différencient les pauvres et
les riches, la classe moyenne n'existe pas vraiment. J'ai aussi vu que
l"hostilité entre les Nicaraguayens et les Espagnols est encore
présente, pourtant le Nicaragua s'est déclaré indépendant de l'Espagne
il y a deux siècles !
Globules: Est-ce que tu planifies encore quelque chose dans l'avenir au Nicaragua ?
Marie Godard:
Pour l'an prochain, je dois faire un stage dans le cadre de mes études
de sociologie. C'est pourquoi je cherche en ce moment des projets au
Nicaragua parce que je voudrais bien y travailler encore. D'ailleurs,
il y a encore beaucoup de choses à faire là-bas !
Daniel Hadwiger