Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Glob
Le Blog de Glob
Publicité
Archives
Derniers commentaires
18 novembre 2008

"Le Muezzin appelle du minaret pendant que les cloches de l'église sonnent en même temps"

logo_europe_4Lucie Lecacheur est partie pour un service volontaire européen (SVE) de six mois à Kljuc, Bosnie Hezégovine, en Fédération Croato-Musulmane. Dans le "Centre Kosmos", elle devait travailler dans un centre avec des enfants réfugiés. Mais, en arrivant dans son projet, le centre était fermé (depuis 2006) et elle n'avait pas de travail. Magré cela, elle a réussi à passer un séjour enrichissant.

Globules : Pourquoi as-tu choisi de passer ton SVE en Bosnie ?
Lucie Lecacheur : Au début, je n’avais aucune idée précise pour un pays en particulier. Je n’associe pas le Service Européen à une agence de voyage, c’est pourquoi je privilégiais le choix du projet au choix d’un pays. Puis lors de mes recherches, pour mon SVE, j'ai découvert un projet en Bosnie, extrêmement intéressant, qui m’a donné envie d'y aller. De plus, je souhaitais un pays qui n’avait aucun lien de près ou de loin avec moi, un pays inconnu. Et enfin, sur le plan professionnel, je souhaite m’orienter dans le développement humanitaire. En bref aller en Bosnie, s’avérait combiner toutes mes attentes.
Globules : Quel était ton projet ?
Lucie Lecacheur : Il était prévu que je travaille avec des enfants réfugiés, mais, en arrivant à Kljuc, j'ai découvert qu’il n’y avait rien de réellement mis en place pour que je travaille. Je n’avais aucune obligations, ni responsabilité... C'était donc à moi de monter un projet, pour que je puisse m’occuper. J'ai proposé diverses idées à ma directice : faire des « marionnettes-doigts »,monter une campagne de sensibilisation auprès des populations locales, faire un festival de Feu, etc... Mais toutes mes propositions ne furent pas suivies. Au point de vue de travail, le projet fut donc un peu décevant parce qu'il n'y avait pas ou presque pas d’activités prévues pour moi. Cependant, suite à une demande auprès de ma tutrice, j'ai assisté plusieurs fois à des cours d'anglais au collège et à l’école primaire. J'ai aussi organisé un atelier pour des enfants (durant une matinée) sous la demande de ma directrice. Pour cela, j’ai préparé des bolasses en tissu pour leur faire une initiation au jonglage  et je leur ai peint sur le visage, les mains…
Et enfin mon organisation m’a permis de participer à différents programme européens, à Kljuc en Bosnie, mais aussi dans les pays voisins. Par exemple en Macédoine, j’ai participé à un « échange de jeunes » (Youth Exchange) sur le thème "Postcards in Europe" (dessins, peintures, jeux, activités sur le thème de l’Europe). En mai par exemple, j'ai participé à un second échange à Kljuc dont le thème était "Learning is an adventure" avec des activités sportives dans la région. Mais ce qui m' a le plus intéressé, c'était un séminaire, plus sérieux, sur "Conflit et Réconciliation" où il y avait des débats, des discussions et des exposés. Les participants venaient de toute l'Europe, Georgie, Espagne, Serbie, Bosnie Arménie, Italie, Pologne, Allemagne etc… Cette semaine fut très enrichissante.
Lucie_LecacheurGlobules : Qu'est-ce que tu as fait à côté de ton projet ?
Lucie Lecacheur : J’ai beaucoup voyagé en Bosnie, mais aussi en Croatie, Macédoine et en Serbie( festivals de musique). Ainsi j'ai pu visiter Belgrade, Skopje, Zagreb, et Sarajevo. Ces villes et pays sont vraiment magnifiques. Sinon la plupart de mes temps libres, je le passais avec des amis bosniaques, serbes, croates, macédoniens, ou avec les volontaires SVE venus de toute l’Europe, que j’ai pu rencontrer durant mes formations (arrivée et mi-parcours). J’ai aussi participer à plusieurs manifestations locales là-bas telle que le Régate de Rafting de Kljuc.
Globules : Comment as-tu appris le bosniaque ?
Lucie Lecacheur :  J'ai eu un cours de bosniaque, mais la première personne chargée de me l’enseigner n’était pas compétente et la compréhension était difficile comme nous n’avions aucun langage en commun. Par la suite, j'ai continué les cours avec ma directrice, mais ils n’ont à peine duré plus d’une semaine.
Au début de mon SVE, j'était très motivée pour apprendre le bosniaque, seulement, avec l’absence de projet celle-ci s’est très vite dissipée. C’est  seulement à la fin de mon SVE, que je me suis reprise en main, j’ai retravaillé seule, et j’essayais de communiquer en bosniaque et non en anglais avec la population locale. Avant mon départ, je commençais alors à parler.
Globules : Quand on entend "la Bosnie", on pense tout de suite à la guerre, les conflits dans la région... As-tu encore remarqué les conséquences de la guerre ?
Lucie Lecacheur : Sur le plan matériel, l’impact de la guerre se perçoit très vite, destructions des maisons, impact de balles etc … Sur le plan humain les choses bien malheureusement restent encore compliquées…. Avant même de partir là-bas, je savais la posture que je voulais adopter. Je suis partie en tant que volontaire pour 6 mois, je trouvais impudique et irrespectueux de me permettre de soulever certaines blessures par des questions maladroites sur quelque chose que je n’ai jamais connu, et que seuls ceux qui l’ont vécu peuvent vraiment le partager. La plupart de mes amis de mon âge, avaient perdu leur père durant le conflit, et ce n’est jamais de leur bouche que je l’ai su. Durant mon séjour, j’ai eu l’occasion de visiter le musée à Sarajevo sur ce conflit, et j’ai aussi entendu des personnes s’exprimer sur ce sujet. J’ai été témoin de plusieurs discours différents, contradictoires, opposés, neutres etc.… Mon manque de connaissance à ce sujet, fait que je m’abstiendrai de défendre ou juger telle ou telle opinion et encore plus d’exprimer ma propre opinion.
Globules : Quelle influence ton SVE a-t-il sur ta vie d'aujourd'hui ?
Lucie Lecacheur :  Personnellement, ce séjour fut très enrichissant et important pour moi. N’ayant jamais voyagé auparavant j'ai ouvert mes yeux sur une culture différente, j'ai appris le sens du mot « hospitalité » en Bosnie. Le SVE permet aussi de briser les préjugés, depuis mon retour j'essaie à mon échelle, de changer l'image de la Bosnie, malheureusement encore pleine d'idées préconçues.
Je pense que le SVE change énormément un individu, après pour l’expliquer c’est assez compliqué. Ce n’est pas du matériel, ce n’est pas palpable, ça reste difficile a décrire. En tout cas, je ne regrette pas d'avoir fait mon SVE en Bosnie, malgré l'absence du projet, j'ai appris mille choses là-bas et je conseille à tous de faire un SVE !
Professionnellement, mon SVE en Bosnie m’a beaucoup apporté. Mon niveau d’anglais a progressé, j’ai désormais des notions de bosniaque, et compte bien prendre des cours bientôt pour maîtriser cette langue. Et qui sait peut être qu’un jour je serai amener à travailler dans le développement des pays de l’Ex- Yougoslavie ! Quoiqu’il en soit j’ai créer des liens très fort là-bas et dans les autres pays que j’ai pu découvrir, et je compte bien aussi y retourner dès que j’en ai l’occasion.

Daniel Hadwiger

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité